Près de 500.000 contrats ont été signés l’année dernière. «C’est clairement la meilleure année jamais connue en France malgré la crise», a salué Élisabeth Borne.
2020 fut un bon cru pour l’apprentissage. Quelque 495.000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2020, soit une hausse record de près de 40% par rapport à 2019, portée par la prime décidée cet été, a-t-on appris auprès du ministère du Travail. «L’année 2020 est la meilleure rentrée de l’histoire pour l’apprentissage et ce malgré la crise. Cela représente plus de 140.000 contrats supplémentaires par rapport à 2019», souligne-t-on de même source.
Le ministère reconnaît qu’une partie de cette hausse peut s’expliquer par un transfert au sein de l’alternance entre contrats de professionnalisation (qui est de la formation continue et s’adresse à un public plus divers) et apprentissage (qui est de la formation initiale avec des cours en CFA). Tous contrats confondus, pour les moins de 30 ans, l’alternance a suivi une évolution favorable de +13% (509.000 à 574.000 contrats en alternance).
Élisabeth Borne salue la «très grande mobilisation des entreprises et de tous les acteurs concernés». Elle reconnaît un «point de vigilance» sur le fait que la hausse concerne plus particulièrement les niveaux supérieurs. Une «concertation» va être menée pour la prochaine rentrée, avec un «focus particulier sur les niveaux BEP, CAP et bac pro», précise-t-elle.
Une dynamique marquée dans le commerce et les services
Cette hausse est en partie la conséquence de la réforme de 2018 qui a libéralisé l’apprentissage à la fois sur les conditions d’entrée et sur l’offre de formation. Mais elle est surtout due à la prime mise en place pour inciter les entreprises, notamment les PME, à recruter malgré la crise. Il s’agit d’une aide de 5000 euros pour un mineur, 8000 pour un majeur, ce qui rend le coût de la première année quasi nul. À ce jour, plus de 400.000 dossiers ont été déposés. 220.000 d’entre eux ont d’ores et déjà été payés ou, pour certains, seront mis en paiement le 12 février, selon le ministère. Pour le reste, soit environ 180.000 dossiers, des informations supplémentaires sont attendues.
Par niveau d’études, la croissance est une nouvelle fois tirée par l’enseignement supérieur. Le Bac et infra Bac, là où l’effet de l’apprentissage sur l’insertion dans l’emploi est le plus fort, s’est maintenu. «Il faut rester vigilants car nos entreprises ont besoin de compétences sur les niveaux BEP, CAP, Bac pro. Il faut être attentif à développer l’apprentissage sur tous les métiers où il est la seule voie d’entrée», reconnaît-on au ministère.
Par secteur, la dynamique observée cette année s’explique tout particulièrement par un recours accru à l’apprentissage dans le secteur des services et du commerce, à l’exception de l’hôtellerie-restauration. Les chiffres sont stables dans le BTP et l’industrie malgré la crise.
Source : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/malgre-la-crise-l-apprentissage-a-connu-une-hausse-record-en-2020-20210205?