Les travailleurs indépendants sont de plus en plus nombreux en France, ce qui favorise la montée en puissance des espaces de travail partagés.

La France compte de plus en plus de travailleurs indépendants, voir même de salariés nomades, 13 millions, selon une étude du cabinet McKinsey. Et cette hausse favorise la montée en puissance du coworking, le partage d’espaces de travail. Le concept est en plein essor.

Il y a 5 ans à peine, c’était totalement marginal. Depuis le secteur a enregistré une croissance de 167%. Il devrait se construire 70.000m2 de bureaux partagés cette année en région parisienne selon le cabinet Arthur Loyd. Le principe c’est qu’au lieu de travailler de chez soi, on loue un bureau : à l’heure, à la journée, au mois… Ça permet d’être indépendant tout en gardant la machine à café et l’échange d’idées avec les autres comme dans une entreprise. Aujourd’hui, Paris est la troisième ville la plus en pointe dans le domaine derrière New York et Barcelone. Le leader américain Wework vient même de s’installer à Paris. Mais c’est loin d’être un phénomène uniquement parisien. Les projets se multiplient à Lyon. Ils se développent même à la campagne. Vous avez la « Mutinerie village » dans le Perche, « Le 50 coworking » dans les Yvelines… Des bureaux viennent même d’ouvrir dans un village Corse, entre Calvi et l’Île-Rousse. Le wifi dans le jardin, l’imprimantes 3D à l’intérieur. Ce n’est pas la maison, ce n’est pas l’entreprise. C’est une nouvelle façon de travailler.

De grands groupes se lancent même aujourd’hui dans l’aventure. Bouygues par exemple vient de s’allier à Accord Hotel pour ouvrir de nouveaux espaces dès l’an prochain, convaincus que le phénomène représentera 10 à 20% des espaces de bureaux d’ici cinq ans. Le groupe immobilier Capifrance vient également d’ouvrir des centres de coworking dédiés à l’immobilier avec des agents immobiliers mais aussi des architectes, des notaires, des diagnostiqueurs… Et c’est ça la force de ces nouveaux bureaux. Vous mettez ensemble des freelances, qui ne se connaissent pas, mais qui peuvent être amenés à travailler ensemble.

Et alors qui travaille aujourd’hui dans ces bureaux ?

Pas mal de monde. Les jeunes bien sûr : développeurs informatiques, graphistes, journalistes, traducteurs, animateurs de réseaux sociaux. Mais pas seulement, vous avez aussi des salariés qui louent une heure de bureau pour taper le compte rendu de leur réunion avant de reprendre le train. Vous avez également des consultants, les plus de 50 ans remerciés par leur entreprises, qui se reconvertissent dans le conseil. Plutôt que de travailler seul chez eux, ou de s’imposer les charges fixes d’un bureau, ils préfèrent louer des espaces de travail, à la journée ou au mois en fonction de leurs besoins.

Et si j’ai envie de me trouver un bureau pour la journée je fais comment ?

Vous avez aujourd’hui des comparateurs qui se développent. Vous connaissez Booking ou Trivago pour choisir un hôtel, désormais vous avez Choose and Work ou Bird Office pour réserver deux heures de bureau ou une demi-journée de salle de réunion. Avec photo, prix, réservation en un clic, voir même livraison de repas. C’est vraiment un marché en pleine évolution. Alors la France est sans doute trop ancrée dans les traditions pour que le bureau classique disparaisse totalement mais notre façon de travailler est clairement en train d’évoluer. Parce que notre vrai bureau aujourd’hui, c’est notre ordinateur (c’est là d’ailleurs qu’on accroche en fond d’écran, la photo des enfants ou des dernières vacances). Un bureau que l’on peut déplacer au gré de nos besoins ou de nos envies. Ça fera toute la différence dans les années qui viennent
Nicolas BARRÉ
Par Nicolas BARRÉ

 

Source : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco2/la-montee-en-puissance-du-coworking-3416285